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Le Hockey à son meilleur!

Nous vous offrons maintenant la deuxième partie de nos entrevues qui ont été accordées à notre chroniqueur sportif. Cette deuxième partie est ainsi consacrée à sa famille et son entourage qui tiennent à témoigner de leur amour envers Alec Reid. Vous y retrouverez donc les commentaires de sa mère Josée Vallée, de trois de ses anciens coéquipiers (Samuel Desgroseilliers, Frédéric Abraham et Nicholas Girouard) et de deux de ses anciennes copines qui sont Rose Brunelle et Alexia Pellerin.

 

Nous vous offrons maintenant la deuxième partie de nos entrevues qui ont été accordées à notre chroniqueur sportif. Cette deuxième partie est ainsi consacrée à sa famille et son entourage qui tiennent à témoigner de leur amour envers Alec Reid. Vous y retrouverez donc les commentaires de sa mère Josée Vallée, de trois de ses anciens coéquipiers (Samuel Desgroseilliers, Frédéric Abraham et Nicholas Girouard) et de deux de ses anciennes copines qui sont Rose Brunelle et Alexia Pellerin.

D’abord, sachez que toutes les personnes mentionnées dans ces différentes entrevues ont également contribué au livre rendant hommage à l’ancien attaquant des Tigres de Victoriaville, de l’Armada de Blainville-Boisbriand et des Voltigeurs de Drummondville. Ces personnes devraient être présentes au lancement du livre qui se tiendra dans les prochains mois à Montréal et à Québec.

La mère du jeune homme qui était passionné par le hockey s’est dévoilée comme jamais dans l’entrevue qu’elle a eue avec notre chroniqueur. Dès le début de cet entretien, elle nous fait part de sa première réaction lorsque son fils est décédé et elle nous décrit parfaitement qui était réellement Alec Reid: “En fait, on ne m’a pas appris le décès d’Alec, mais plutôt qu’il était en asystolie en réanimation. Je ne pouvais plus bouger ni comprendre. J’ai écrit à Luc qui est son père pour qu’il arrive le plus rapidement possible. Ensuite, j’écoutais sans entendre. J’avais un engourdissement généralisé. Luc est arrivé et on nous a amenés à la salle à choc. Mon Reid, mon homme entouré d’une dizaine de personnes acharnées à vouloir lui sauver la vie. Je ne suis pas certaine de comprendre encore complètement l’ampleur à ce moment. Au bout d’un moment, il y a un regard entre moi et l’urgentologue et j’ai compris que c’était la fin… Alec était aimant, intègre, vivant (très!), il était drôle, il était doté d’un charisme peu commun. En fait, il était aimé de tous.”

Josée prend une petite pause et reprend ses émotions et poursuit la conversation en parlant des plus belles qualités de son Alec. “Il était doué à l’école, il était travaillant sur la glace et c’était un être humain très sociable. Rien ne lui était inaccessible. Alec voulait devenir père de famille, son souhait était de former une famille. Sa famille était très importante pour lui. Oui, il était moqueur à ses heures, mais il était tellement aimant et attentionné… J’ai envie de te dire qu’il est le garçon que j’espérais avoir.”, indique celle-ci avec une grande sensibilité.

Elle nous fait part de comment cela a été difficile à accepter et nous partage ses plus beaux moments avec celui qu’elle a pu mettre au monde: “Tu t’en doutes bien, j’ai très mal vécu cela. C’est inacceptable, odieux, cruel… tout y a passé. J’aime profondément mes enfants. Je vivais une complicité unique avec Alec, on partageait plusieurs trucs, nous avions souvent des discussions ensemble. Je me suis tranquillement relevée pour mes filles et pour mon conjoint au départ. Plus tard, j’ai pris soin de moi! En peu de temps, mon conjoint est décédé des suites d’un cancer assez agressif. Je suis profondément résiliente. J’avance et je vais relativement bien. À chaque jour, Alec reste bien présent! Je pense à lui avec une grande tristesse, mais aussi avec un grand bonheur… celui d’un amour inconditionnel et d’une grande complicité. Mes filles sont le coeur et ma raison d’être et de vivre. Je parle vraiment de mon ancienne vie! Je suis changée à jamais, je suis donc devenue la fille de ma nouvelle vie! Quant à mes souvenirs de lui, ils sont simples, celui d’un câlin de mon fils tant aimé. Le plus beau souvenir demeure définitivement son repêchage dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Je cherche Alec dans cette immense aréna. Évidemment, il n’est pas assis avec sa mère, mais plutôt avec ses amis… Quand j’ai enfin croisé son regard, il était tellement fier, j’étais tellement fière de lui et pour lui. Tous ses efforts étaient récompensés. Il m’a sauté dans les bras, je pleurais, son père pleurait… non pas pour le hockey, mais parce que c’est tout ce que Alec voulait! Puis, un autre moment mémorable… le fameux septième match face aux Vikings en séries. Alec marque en prolongation. Il était tellement heureux. Alec était une personne extraordinaire. Il vivait à 1000 à l’heure sans perdre une seule seconde. Trois ans après sa mort, il marque encore profondément les gens… C’est une grande injustice de la vie son départ précipité.”

Pour conclure ce résumé de cette entrevue avec Josée, elle tenait à s’adresser aux gens qui vivent des deuils au quotidien ou qui devront faire face un jour à un décès. “Je pense qu’il y a de l’espoir et que l’être humain arrive à se reconstruire et qu’il faut faire confiance, qu’on ne fait pas son deuil, mais plutôt qu’on vit un deuil et qu’il cohabite a jamais avec nous.”, conclut Josée qui se dit également touchée de voir que la mère de Norah et de Romy Carpentier accepte de partager sa peine avec une autre mère blessée dans ce livre.

SES ANCIENS COÉQUIPIERS SE SOUVIENENT D’ALEC

Trois joueurs qui sont toujours actifs dans le monde du hockey ont tenu à parler pour une première fois de la mort de leur ancien coéquipier. Samuel Desgroseilliers, Frédéric Abraham et Nicholas Girouard gardent tous des bons moments avec lui.

Commençons par Nicholas Girouard qui nous indique quelle a été ses premières impressions lorsque celui-ci est parti pour un monde meilleur. Il nous parle aussi à quel point ce décès l’a affecté: “Je ne savais pas trop comment réagir. J’étais tellement sous le choc. Je suis parti de Drummondville pour aller rejoindre mes amis et la famille d’Alec à l’hôpital de Châteauguay. Alec était un de mes très bons amis! C’était un très bon gars souriant, drôle, gentil et il était toujours présent pour ses amis. J’ai eu beaucoup de difficultés à vivre ce deuil durant les premiers mois. Encore aujourd’hui, j’ai encore de la peine lorsque je pense à lui.”

Nicholas a aussi accepté de nous jaser du coéquipier qu’était Alec sur la patinoire et dans le vestiaire. De plus, il termine en nous disant ce qu’il aimerait lui dire s’il avait l’occasion de lui dire quelques mots. “Alec était le type de joueur que tout le monde voulait dans son équipe, il était travaillant et il n’avait pas peur de défendre ses coéquipiers, ce qui faisait de lui quelqu’un de respecté et d’aimé dans le vestiaire. J’ai plusieurs souvenirs avec lui dont toutes les conneries que nous avons pu faire ensemble, on riait beaucoup. Je lui dirais finalement que je m’ennuie énormément de lui et que je ferais tout pour retourner dans nos belles années dans le Midget AAA. C’était la période la plus gratifiante de ma vie et il a contribué grandement à ça. Je voudrais lui dire qu’à chaque fois que je joue au hockey avec mon équipe, je le fais pour lui!”, souligne le membre actuel des Sea Dogs dans la LHJMQ.

Quant à Frédéric Abraham, il considère tout simplement Alec Reid comme son frère. En plus d’avoir joué en sa compagnie, il a été son frère de pension lorsque le principal intéressé faisait partie de l’Armada de Blainville-Boisbriand. Il a été question justement de cette relation dans cette courte entrevue et Frédéric tenait à ajouter certains commentaires sur ce que l’on devrait se souvenir d’Alec Reid le joueur, mais surtout d’Alec Reid l’humain: “Oui, je pourrais dire que je vis encore difficilement ce deuil. Je dirais tout de même que j’ai réussi à tourner la page en quelque sorte sur cet événement malgré qu’il en soit un triste. Nous avions une relation typique entre deux frères, c’est-à-dire qu’on s’agaçait et qu’on passait la majorité du temps ensemble. Ce que l’on devrait retenir d’Alec est qu’il était aimé de tous, il a une famille incroyable et il était une personne exceptionnelle. Il laisse un grand vide… En ce qui concerne le joueur, on doit se souvenir de lui comme étant un combattant, il pouvait tout faire sur la patinoire. Il était si apprécié par ses coéquipiers.”

Samuel Desgroseilliers a accordé quelques minutes à notre collègue pour discuter du cheminement de son bon ami. Celui-ci nous fait part pourquoi ce décès le touche autant et il nous raconte une belle anecdote avec Alec. “Le décès d’Alec m’a fait comprendre qu’il faut profiter de chaque moment. La vie est remplie d’injustices, on ne sait aucunement ce qu’elle nous réserve. Depuis que cela est survenu, je vis à fond (à 100%). Chaque événement que la vie nous apporte est essentiel. Si j’avais une phrase à retenir de son passage dans son parcours qui aura été court, ce serait de continuer de travailler fort en silence et de laisser le succès venir vers toi. Pour ce qui est de l’anecdote, nous étions dans le Midget AAA et un moment donné, on avait pensé d’enlever les bouchons au haut du bâton et de les remplir avec de l’eau. Nos joueurs trouvaient que leurs bâtons étaient pesants le lendemain. C’était ça aussi Alec! On aimait faire des coups. C’était un très bon ami pour de vrai.”, souligne celui qui souhaite toujours faire le saut chez les professionnels dans les prochaines années.

DEUX ANCIENNES COPINES D’ALEC SE CONFIENT

Pour la toute première fois depuis le décès d’Alec Reid, deux de ses anciennes copines ont accepté de prendre la parole et de livrer des messages émouvants à ce jeune homme qui qui est parti trop vite. En effet, Rose Brunelle qui est son tout premier amour et Alexia Pellerin qui a été sa deuxième blonde durant sa vie ont été en mesure de discuter de la belle personne qu’était Alec. Comme mentionné auparavant, sa copine la plus récente a été contactée, mais elle aimait mieux garder ses sentiments pour elle sachant qu’elle vit cette mort difficilement. Avec respect, nous avons accepté sa demande. Britannie Boulanger tenait quand même à partager son histoire dans le livre qui est désormais disponible.

Nous vous présentons donc certaines questions qui ont été posées à Rose au fil de son entretien. Vous aurez donc la chance de voir les réponses touchantes de cette belle jeune demoiselle qui savoure autant la vie:

LFH: Rose, sans me parler personnellement de votre relation, peux-tu me dire quelle personne était Alec dans la vie et de quoi tu t’ennuies le plus d’Alec? Vous vous êtes aimés, quelle fierté tu en ressors malgré qu’il ne soit plus avec nous aujourd’hui?

R.B.: Le plus important pour lui était de suivre son cœur et ses passions; même que je me surprends souvent à me demander ce qu’il m’aurait conseillé face à une situation dans laquelle je dévie de cette maxime. Quand ça m’arrive, j’essaie de mettre de l’avant ses valeurs et souvent, ça m’éclaire vers une solution: il me guide encore puisque j’essaie de représenter l’impact qu’il aurait eu s’il avait pu continuer de me les dire haut et fort, ses conseils. Il était authentique et ne craignait pas d’affirmer son ambition, il tenait à faire carrière dans la LNH.

LFH: Selon toi, qu’est-ce qui rendait Alec aussi unique? Que retiens-tu de son passage et à quel point il a fait une différence humainement dans ta vie et dans celle des autres?

R.B.: Il était très inspirant; s’il a choisi le hockey, alors il se devait de tout faire pour développer son plein potentiel et je crois que c’est l’attitude qu’on devrait adopter dans tout ce qu’on entreprend. Il émanait une grande confiance en lui et il était très travaillant. Pour vous donner un exemple, lorsqu’il était en béquilles après s’être cassé la cheville dans un match, il était convaincu qu’il pourrait réduire son temps en convalescence de moitié et c’est ce qui est arrivé. Il voulait retourner sur la glace au plus vite et dès qu’il avait la permission de recommencer à s’entraîner, il n’hésitait pas une seule seconde. Il accordait aussi une grande importance à rendre son entourage confortable et de bonne humeur; il était le chef d’orchestre derrière les mauvais coups et les farces que ses amis faisaient et c’était toujours avec bonne intention de faire rire.

LFH: As-tu reçu des témoignages émouvants sur Alec Reid depuis son décès? Qu’est-ce que les gens pensent de la personne et du joueur qu’il était? Est-ce qu’il y a un témoignage qui t’a touché droit au cœur?

R.B: Après la publication de mon texte sur le réseau social Facebook, j’ai reçu des tonnes de messages de tous les coins du Québec; des couples s’identifiaient dans les commentaires en disant “Imagine si ça nous arrive!”, plusieurs ont été touchés par l’authenticité de mes mots et m’ont écrit (même si je ne les connaissais pas) pour me dire qu’ils avaient eu des larmes après avoir lu mon message. 13 000 personnes ont aimé ma publication, 1 700 personnes ont partagé et 170 ont commenté… Il y en a qui m’ont écrit pour me dire qu’ils se souvenaient d’avoir joué au hockey avec lui quand ils étaient plus jeunes; il a su laisser sa trace, c’est certain.

LFH: Finalement, si tu avais quelques mots à lui dire, que lui dirais-tu?

R.B.: Voici le mot que j’avais composé dans le cadre de la rédaction du livre : Alec, je te remercie de m’avoir convaincu que seul mon cœur saura me donner des réponses que ma tête ne me donnerait jamais, de nous prouver qu’il est important d’avoir confiance en nos rêves et d’aimer inconditionnellement. Tu n’as certainement pas terminé de nous inspirer: j’espère changer la vision de tous ceux qui évitent de goûter à ce monde aux couleurs infinies. J’espère transmettre autour de moi le même éclat que portaient tes yeux, le même éclat qui décore les étoiles… et si j’y arrive; tous ceux qui feront passage sur mon chemin porteront une partie de toi, qui t’immortalisera. On ne t’oubliera jamais, à bientôt.

En ce qui concerne l’entrevue avec Alexia Pellerin, voici quelques questions qui lui ont été adressés pour compléter cet article hommage à l’ancien joueur de la Ligue de hockey junior majeur du Québec qui aura marqué à sa façon plusieurs personnes:

LFH: Sans me parler personnellement de votre relation à moins que tu veuilles en parler un peu, quelle personne était Alec et quelle fut ta réaction lors de l’annonce de son décès?

A.P.: Alec était pour moi un amour et un ami, on a commencé par se fréquenter. Puis, étant donné que nous étions dans une relation à distance, on a appris à se connaître plutôt en tant qu’amis. C’était un confident exceptionnel, il était toujours là pour moi, il s’intéressait à mes problèmes, mes réussites et ma vie en général. On s’appelait tous les jours, c’était de beaux moments. Il était très aimant avec ses proches, tous ceux qu’il aimait. Il prenait toujours de leurs nouvelles, leur disait qu’il les aimait et les appelait souvent. Il faisait beaucoup rire ses amis, un petit clown comme on dit. Nous étions amis et c’est pendant ce moment qu’il y a eu davantage de rapprochements selon moi, mais je crois que nous aurions aimé que ça fonctionne amoureusement. Peu importe notre relation, il était très important et présent pour moi. Quand j’ai appris son décès, c’est un de mes amis qui m’a téléphoné, j’étais sortie faire des commissions en ville. Je me suis effondrée par terre au magasin et je suis sortie, je suis partie me coucher chez moi. Je n’arrivais pas à y croire, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. J’étais vraiment certaine qu’on avait toute la vie, je voyais un futur entre nous, ça m’a donc vraiment choquée. Pendant quelques semaines, j’étais très triste et je lui écrivais régulièrement en textos.

LFH: Vis-tu toujours difficilement son décès? Veux-tu en parler et livrer un message d’espoir peut-être sur le deuil. De quoi tu t’ennuies le plus de lui? Quel est ton plus beau souvenir de lui que ce soit relié au hockey ou au quotidien?

A.P.: Je pense encore à lui à tous les jours. Maintenant, je dirais que la tristesse s’est transformée en beaux souvenirs. Au début, c’était plus difficile je crois parce que j’avais l’impression qu’il avait disparu, je me demandais s’il y avait une vie après la mort et ça me faisait peur de penser qu’il n’y en avait peut-être pas. Je lui parlais en pensées, par écrit ou à voix haute dans mon lit et je me demandais s’il m’entendait. J’avais peur qu’il ne m’entende pas et je lui demandais souvent de venir me voir ou de me faire un signe pour me montrer qu’il était toujours là, mais je sentais juste son absence. C’est ce qui a été le plus difficile pour moi. Heureusement, maintenant, j’ai espoir de le retrouver plus tard ou dans une autre vie. Je me compte super chanceuse de l’avoir connu parce qu’il m’a tellement apporté de positif. Je crois qu’il est important de vivre son deuil pleinement, de vivre sa tristesse sur le moment et de ne pas enfouir ses sentiments. J’ai énormément pleuré pendant un bon moment à la suite de son décès et je crois que c’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui quand je pense à Alec, je ne ressens plus autant de tristesse, mais plutôt de la joie de l’avoir côtoyé. Je m’ennuie beaucoup de sa voix, on s’appelait souvent. Donc, sa voix et ses blagues me manquent. Son support aussi, il me calmait quand ça n’allait pas, c’était donc difficile de perdre quelqu’un de si précieux. Un des plus beaux moments que j’ai pu avoir avec lui, c’était quand il était venu me surprendre à Victoriaville. Il travaillait comme camionneur, il se promenait alors un peu. Un jour, il devait se rendre près de Victoriaville, il m’a ainsi écrit un peu avant, il est venu me chercher et il m’avait apporté un cappuccino (parce que c’était ma boisson préférée) et un déjeuner (il était tôt le matin). Ensuite, il m’a amené au mont Arthabaska et nous nous sommes promenés sur la montagne. Il faisait super beau. C’est simple comme souvenir, mais c’était un beau moment.

LFH: Dans un certain sens, tu as vécu deux deuils, car tu aurais aimé que ça fonctionne amoureusement entre toi et lui ou tu qualifies ta relation avec lui comme étant un ancien couple. Quel message aimerais-tu dire aux gens qui n’ont pas eu l’occasion d’avoir une relation qui aurait pu fonctionner ou qui ont perdu un être très cher à leurs yeux? As-tu un regret face à cette situation où tu t’es pardonnée?

A.P.: Je crois que le plus important est de vivre son deuil, d’accepter les temps difficiles et   de faire confiance à la vie, car le temps apaise la douleur. Oui, j’ai tellement aimé Alec pour qui il est et j’aurais vraiment aimé lui dire davantage. Je ne parle pas énormément de mes émotions en temps normal et pour lui, c’est le contraire. Il est très sensible et proche de ses émotions. Donc, il me disait à quel point il m’aimait et à quel point j’étais importante pour lui. J’aimerais pouvoir lui dire la même chose. Je trouve qu’il a été très présent pour moi et j’ai peur de ne pas avoir été à sa hauteur… j’aurais aimé/j’espère avoir été aussi bonne pour lui qu’il l’a été pour moi.

LFH: Pour conclure Alexia, dirais-tu que ce moment difficile t’a aidé à grandir en tant que personne et est-ce que tu te rends de plus en plus compte que la vie est si fragile? Que voudrais-tu dire aux personnes vivant avec des deuils peu importe le contexte?

A.P.: Oui, c’est certain que j’ai pu grandir à travers tout ça. En fait, j’ai appris qu’il ne faut jamais prendre la vie pour acquise. Alec et moi remettions des choses à plus tard en nous disant qu’on avait toute la vie. Maintenant, j’essaie de me dire que tout peut arriver et qu’il est mieux d’en profiter maintenant. J’aimerais dire aux gens vivant avec des deuils qu’après la tempête vient le beau temps. La vie va placer les choses tranquillement.